L’atrazine est un herbicide employé dans la culture du maïs, de la famille des triazines. Cet herbicide est interdit en France depuis fin 2003 alors que, dans le monde, il est encore l’un des herbicides les plus utilisés. Une fois dans l’environnement, ces molécules peuvent se dégrader, se déplacer dans les eaux et persister plusieurs années. Ainsi ces dernières décennies, des traces d’atrazine ou de ses molécules dégradées ont été retrouvées dans les rivières ou les eaux souterraines bretonnes, et parfois dans l’eau du robinet. Depuis 2003, les enquêtes environnementales montrent une diminution significative et progressive des résidus de cet herbicide dans les eaux bretonnes.
A partir de 600 échantillons d’urines recueillis en début de grossesse, l’étude PÉLAGIE a mis en évidence de rares traces d'exposition à l'atrazine (6% des échantillons) et, plus fréquemment, la présence de formes dégradées (20-40%). Les traces d’exposition à l’atrazine sont plus fréquentes chez les habitantes de Côtes d’Armor, que d’Ille-et-Vilaine ou du Finistère.
Les femmes ayant des traces d’atrazine ou d’une de ses formes dégradées dans les urines ont 50% de risque supplémentaire d’avoir un enfant de petit poids à la naissance et 70% de risque supplémentaire d’avoir un enfant avec un petit périmètre crânien à la naissance. En revanche aucune association n’a été mise en évidence entre l’atrazine et le risque de malformations congénitales.
Ces résultats, suggérant un impact néfaste d’une exposition pendant la grossesse à l’atrazine sur la croissance intra-utérine à des niveaux faibles de contamination environnementale, sont potentiellement préoccupants pour les populations des pays dans lesquels son utilisation est encore autorisée (Etats-Unis, Brésil, Chine). En revanche, aucun effet néfaste similaire n’a été observé pour les autres molécules d’herbicides étudiées et qui ont remplacé l’atrazine depuis 2003, comme l’acétochlore (présent dans 9% des échantillons urinaires).