L’étude PÉLAGIE (Perturbateurs Endocriniens : Étude Longitudinale sur les Anomalies de la Grossesse, l’Infertilité et l’Enfance) a été mise en place pour répondre aux préoccupations de santé des enfants et adolescents dues à la présence de composés toxiques dans nos environnements quotidiens. Il s’agit d’un suivi d’environ 3500 mères-enfants réalisé en Bretagne depuis 2002.
Pourquoi ?
Depuis quelques décennies, la littérature scientifique fait état d’un rôle de l’exposition à des contaminants chimiques pendant la vie fœtale et pendant l’enfance sur la santé et le développement de l’enfant et de l’adolescent, pouvant aussi induire des conséquences sur la santé à plus long terme.
Les femmes enceintes, les enfants et les adolescents sont exposés à un grand nombre de contaminants chimiques ayant un potentiel d’action toxique sur différents systèmes (endocrinien, immunitaire, nerveux,…). Outre les médicaments, la liste de ces contaminants inclut par exemple les polychlorobiphényles, les plastifiants et les pesticides.
Dans ce domaine de recherche, les études longitudinales de cohortes mères-enfants fournissent les résultats les plus robustes ; il est ainsi recommandé de poursuivre ces études avec des suivis des enfants au moins jusqu’aux âges pubertaires et de jeunes adultes.
Une étude en plusieurs étapes
L’étude a été mise en place en Bretagne en 2002. Pendant 3,5 années, elle a inclus 3421 femmes enceintes lors de leur première visite prénatale auprès des médecins de trois départements bretons (Ille-et-Vilaine, Côtes d’Armor, Finistère). Ces femmes et leurs bébés ont été suivis à la naissance, avec la participation des maternités bretonnes et leurs personnels sage-femmes et pédiatres, puis à 2 ans (2004-2008), à 6 ans (2008-2012) et entre 10-16 ans (2015-2022) par questionnaire adressé aux parents et/ou à l’enfant ou l’adolescent. A chaque suivi, il s’agissait de poser des questions sur l’environnement et la santé pendant l’enfance.
Parmi cette grande cohorte, un sous-groupe d’enfants (1 sur 10) a été choisi aléatoirement dans la cohorte pour un suivi plus approfondi du développement cognitif et psychologique vers l’âge de 6 ans, et du fonctionnement cérébral par imagerie médicale vers l’âge de 10-12 ans, ainsi que de l’environnement dans lequel ils évoluent. Un autre sous-groupe d’enfants (1 sur 7) a été choisi pour un suivi du développement pubertaire vers l’âge de 12-13 ans par des personnels de santé lors d’une visite à l’hôpital de Rennes.
Les enfants sont aujourd’hui devenus de jeunes adultes et un nouveau suivi aux âges de 18-19 ans est en cours, et a pour objectif d’étudier si les polluants rencontrés dans notre environnement depuis l’enfance a un impact sur la santé du jeune adulte.
Les financements de l'étude
Les financements de l’étude Pélagie proviennent de plusieurs organismes français ou européens et sont sans lien d’intérêt avec les parties prenantes :
- Inserm (depuis 2002)
- Institut national de Veille Sanitaire, InVS/ Santé Publique France SPF (2002-2006),
- Ministère du travail, Direction Générale du Travail (2002-2003)
- Ministère de la recherche, Appel à Recherche Environnement et Santé (2003-2004)
- Agence Nationale de la Recherche (2005-2008, 2010-2012, 2015-2019)
- Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Afsset/ANSES (2007-2010, 2009-2012, 2019-2023)
- Direction régionale des affaires sanitaires et sociales, DRASS de Bretagne (2005)
- Programmes européens Recherche & Innovation : Hi-WATE (2007-2009), ENRIECO (2008-2010), OBERON (2020-2023), REMEDIA (2020-2024), ATHLETE (2020-2024)
- Programme français 189 Post Grenelle (2009-2011)
- Institut de Recherche en Santé Publique, IReSP (2011-2014)
- Fondation de France (2013-2016, 2014-2017, 2017-2020, 2019-2021, 2021-2024)
- ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (2013-2017)
- Ministère de la transition écologique, Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens, PNRPE (2014-2016)